
Vous êtes une MRC
En 2022, Corridor appalachien a créé cette boîte à outils en collaboration avec le comité de rédaction pour les municipalités régionales de comté (MRC) du Québec, pour favoriser l’intégration de la connectivité écologique dans les outils d’aménagement du territoire.
La connectivité écologique est reconnue comme étant une mesure d’adaptation aux changements climatiques. Il est admis que le Québec va devenir une zone de refuge pour la biodiversité lors de la migration des espèces vers le nord dans un contexte de réchauffement climatique. En effet, la présence d’un goulot d’étranglement, entre les Grands Lacs et l’océan Atlantique, va faire en sorte que la migration des espèces passera par le sud du Québec.

Carte tirée de Migration In Motion
L’adoption des résolutions 40.3, Résolution concernant la connectivité écologique, l’adaptation aux changements climatiques et la conservation de la biodiversité, en 2016, puis 45.2 Résolution au sujet de la connectivité écologique, de l’adaptation au climat et de la sécurité alimentaire, en 2024, démontre que les instances gouvernementales sont très au fait du nécessaire maintien de la connectivité. Ces deux résolutions adoptées par les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et les Premiers Ministres de l’Est du Canada démontrent que le maintien des milieux naturels dans ces états et ces provinces est névralgique pour le déplacement de la faune et de la flore.
En 2022, l’Union des Municipalités du Québec publie un guide S’adapter au climat par la réglementation. Certaines actions sont retenues dont les deux actions suivantes :
-
La protection des milieux humides et naturels;
-
La préservation des corridors écologiques et du couvert forestier.
En 2022, la Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire (PNAAT) reconnaît que : « Afin de former des communautés résilientes, capables notamment de mieux s’adapter aux conséquences des changements climatiques et de prévoir les impacts des choix d’aujourd’hui sur le climat de demain, il faut ancrer les pratiques d’architecture et d’aménagement du territoire dans une approche plus durable ». Tiré de la PNAAT, p. 21.
La PNAAT reconnaît également : « qu’il faut planifier le territoire de manière à favoriser la préservation des milieux naturels et de la biodiversité, la connectivité écologique ainsi que l’adaptation et la lutte aux changements climatiques ». Tiré de la PNAAT, p. 21.
Enfin, en mai 2024, le gouvernement adopte les orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT). Elles sont entrées en vigueur le 1er décembre 2024.
Il s’agit ici d’un point tournant, car les MRC devront prendre en compte la protection des milieux naturels et de la connectivité écologique dans leur schéma d’aménagement et de développement (SAD) afin de se conformer aux OGAT.
L’orientation 2 des OGAT se lit comme suit : « Assurer la conservation des écosystèmes et miser sur une gestion durable et intégrée des ressources en eau »
-
Objectif 2.1 : Conserver les milieux naturels d’intérêt
-
Attente 2.1.1 : Déterminer les territoires d’intérêt écologique
-
Attente 2.1.2 : Établir les moyens de conservation adaptés favorisant la conservation des territoires d’intérêt écologique
-
-
Objectif 2.2 : Contribuer à la résilience des écosystèmes
-
Attente 2.2.1 : Favoriser le maintien de la connectivité écologique ou son rétablissement pour assurer la pérennité des espèces
-
Attente 2.2.2 : Limiter la fragmentation du couvert forestier de manière à contribuer à la connectivité écologique et à maintenir les services écologiques
-
-
Objectif 2.3 : Assurer la pérennité et la protection des ressources en eau par une gestion intégrée
-
Attente 2.3.1 : Identifier les sites de prélèvement d’eau potable ainsi que leurs aires de protection
-
Attente 2.3.2 : Prendre en compte le contenu des plans directeurs de l’eau et des plans de gestion intégrée régionaux qui a une incidence sur la planification territoriale.
-
Les objectifs 2.1 et 2.2 favorisent ainsi la protection des milieux naturels et la connectivité, et ce, quelle que soit la typologie de la MRC (groupe A, B, C, D, E, F).
L’intégration de la connectivité écologique est en effet une stratégie reconnue pour assurer :
-
Le maintien de nos milieux naturels en santé;
-
La protection de la biodiversité.
Il est admis que des milieux naturels en santé représentent une condition essentielle pour que nos sociétés bénéficient de services écologiques de qualité, ceux-ci étant indispensables à la résilience de nos sociétés. Or, pour que nos milieux naturels soient en santé, ils doivent être connectés.
Connecter nos milieux naturels constitue donc une nouvelle attente en aménagement du territoire qui vise entre autres l’adaptation au réchauffement climatique, pour participer à la résilience de nos territoires.
Cette boîte à outils permet de :
-
Informer les décideurs des enjeux et les bénéfices de la connectivité écologique;
-
Inspirer en mettant en lumière les initiatives qui prennent en compte la connectivité écologique dans les outils d'aménagement du territoire;
-
Faciliter des décisions régionales pour maintenir ou restaurer la connectivité et rendre nos écosystèmes résilients.
Vous serez particulièrement interpellé.e par cette boîte à outils
-
Si vous souhaitez aménager votre territoire en cohérence avec les planifications gouvernementales (OGAT, plan climat, plan régional des milieux humides et hydriques -PRMHH-);
-
Si vous visez un aménagement durable du territoire qui aura un bénéfice sur le bien-être, la santé et la sécurité de vos citoyens;
-
Si votre vision ou une de vos orientations vise la résilience de votre territoire et l’adaptation aux changements climatiques;
-
Si vous voulez prioriser vos efforts de conservation (protection, utilisation durable et restauration) et répondre à la double crise du climat et de la biodiversité.
Par où commencer?
Les maîtres d’œuvre de l’IQCE représentent les premiers partenaires à contacter. Ils possèdent en effet des données et l’expertise pour élaborer un réseau écologique sur votre territoire.
Par la suite, l’intégration de la connectivité écologique aux processus décisionnels se résume en trois étapes.
Étape 1 – Recueillir l’information et acquérir des connaissances
-
Consulter les MRC voisines pour assurer la continuité du réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels. au-delà des limites administratives et pour connaître leur méthodologie, le cas échéant. Pensez régionalement, hors des limites de votre territoire. Les milieux naturels n’ont pas de frontières administratives!
-
Valider si des cartographies du réseau écologique (milieux naturels et corridors écologiques) ont été élaborées à d’autres échelles (échelle nord-américaine, échelle nationale, échelle régionale). Certaines cartographies sont d’intérêt :
-
Zones prioritaires nationales pour les corridors écologiques
-
Réseau écologique à l’échelle Nord-Américaine
-
Réseau écologique à l’échelle régionale : exemple de l’Estrie
-
-
Consultez les instances gouvernementales (ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), etc.), les municipalités locales et vos organisations locales (groupes de conservation, maîtres d’œuvre de l’IQCE, organismes de bassin versant, groupes de chasse et pêche, etc.);
-
Participez à des initiatives issues de groupes de conservation ou de milieux universitaires afin d’échanger sur la connectivité écologique de votre territoire;
Faites de la protection des milieux naturels et de la connectivité écologique de votre territoire une priorité dès le début de votre planification!
Voici quelques sources pour obtenir des données sur les milieux naturels sur votre territoire :
Étape 2 – Élaborer la cartographie du réseau écologique
Cette étape consiste à identifier le réseau écologique de votre territoire, c’est-à-dire les noyaux d’habitats, les zones tampons autour de ces noyaux et les corridors écologiques qui relient les noyaux d’habitat.
-
Faire ressortir les territoires d’intérêt écologiques, les milieux naturels les plus importants pour la biodiversité, afin d’identifier les endroits à privilégier pour le maintien de l’intégrité écologique ou/et la mise en valeur du paysage;
-
Valider les autres milieux naturels ou certaines espèces à considérer en particulier, par exemple des milieux naturels de plus petite superficie, qui contribuent au réseau écologique par leur caractère exceptionnel ou par un statut de protection. À cette étape, identifier les éléments sensibles ou de haute importance écologique (appelés aussi hotspot de biodiversité ou points chauds de biodiversité). Les ministères sont en soutien à votre démarche, ils peuvent vous fournir des renseignements utiles, notamment sur les espèces fauniques et floristiques en situation précaire. À cette étape, ce qui doit être protégé devrait être établi;
-
Valider les critères à utiliser pour cartographier les corridors écologiques et identifier les barrières aux déplacements. Il importe d’identifier les zones qui s’avèrent contraignantes à la mise en place d’un corridor (ex. milieu anthropique), sachant que ces contraintes varient en fonction des espèces. Par exemple, un cours d’eau peut s’avérer une barrière considérable pour certaines espèces tandis qu’il en favorise d’autres. Ces nouvelles données permettent de faire les ajustements nécessaires à la première ébauche des corridors naturels. Les photographies aériennes permettent de peaufiner l’analyse et de retrancher les milieux récemment convertis (développement résidentiel et industriel, nouvelle voie routière, conversion de forêt en terre agricole, etc.), tout comme les projets de développement ou d’infrastructures déjà connus;
-
Tracer les corridors naturels à partir d’une analyse géomatique, puis valider à main levée à partir de photos aériennes récentes;
-
Effectuer une validation sur le terrain. La validation permet de caractériser les éléments physiques (ex. infrastructures, topographie et hydrographie) et biologiques (ex. composition des communautés végétales terrestres et humides, confirmation de la présence animale). Elle permet aussi de s’assurer qu’aucun obstacle ne pourrait nuire à la libre circulation des espèces.
En aménagement du territoire, on devrait toujours viser la conservation de corridors plus larges que le minimum.

Tiré de Bentrup, G. 2008. Zones tampons de conservation : lignes directrices pour l’aménagement de zones tampons, de corridors boisés et de trames vertes. Gen. Tech. Rep. SRS-109. Asheville, NC: U.S. Department of Agriculture, Forest Service, Southern Research Station. 115 p.
La concertation des ministères et des acteurs locaux demeure essentielle tout au long de la démarche afin de présenter, valider et bonifier le processus. Les groupes de conservation, les universitaires et les consultants dans le domaine sont également des experts à consulter.
Les maîtres d’œuvre de l’IQCE sont là aussi pour vous aider.
Quelques exemples de cartographie de réseau écologique à l’échelle d’une MRC :
-
MRC de Memphrémagog - page 59 du SADD
-
MRC d’Argenteuil – carte 3, annexe B du SAD
-
MRC de l’Assomption – cartes 35 et 36, page 189-190 du Plan Régional des Milieux Naturels
Étape 3 – Mettre en œuvre la conservation de la connectivité écologique
La mise en œuvre consiste à intégrer le réseau écologique de votre territoire dans vos différents outils de planification. En vue de répondre à l’orientation 2 des OGAT, la mise en œuvre doit se traduire dans le SAD et dans son document complémentaire.
Elle peut toutefois se décliner dans d’autres outils de différentes façons :
-
Dans un règlement relatif à tout facteur qui soumet l’occupation du sol à des contraintes liées à la sécurité publique ou à la protection de l’environnement;
-
Dans un règlement relatif à un immeuble ou à une activité qui soumet l’occupation du sol à des contraintes liées à la sécurité publique, à la santé publique ou au bien-être général;
-
Dans un règlement relatif à la plantation et à l’abattage d’arbres dans le but d’assurer la protection et l’aménagement de la forêt privée;
-
Dans la détermination de l’emplacement d’un parc régional;
-
Dans la constitution d’un fonds destiné à soutenir financièrement des opérations de mise en valeur des terres ou des ressources forestières du domaine public ou des terres privées;
-
Dans la création au profit de l’ensemble de son territoire d’une réserve financière pour les dépenses de fonctionnement ou d’immobilisation. Une telle réserve pourrait être utilisée aux fins de conservation.
De plus, les MRC peuvent compter sur les partenaires du milieu pour mettre en œuvre la protection, l’utilisation durable et la restauration du réseau écologique et de la connectivité : organismes de bassins versants, clubs conseils, organismes de conservation, associations locales, etc.
Les maîtres d’œuvre de l’IQCE sont bien sûr des partenaires clés qui possèdent outre des données, également de nombreuses connaissances en termes de recommandations pour la conservation du réseau écologique et de la connectivité.
Consultez quelques exemples ici.

- Introduction
- Cette boîte à outils permet de ...
- Par où commencer?
- Étape 1 – Recueillir l’information et acquérir des connaissances
- Étape 2 – Élaborer la cartographie du réseau écologique
- Étape 3 – Mettre en œuvre la conservation de la connectivité écologique
- Schéma d’aménagement et de développement
- MRC de la Vallée-du-Richelieu
- MRC Vaudreuil-Soulanges
- MRC d'Argenteuil
- MRC de Nicolet-Yamaska
- Règlement de contrôle intérimaire (RCI)
- MRC des Moulins
- MRC de Brome-Missisquoi
- Communauté métropolitaine de Montréal (CMM)
- Ville de Sherbrooke
- Plan régional des milieux naturels
- MRC de l’Assomption
- Planification territoriale concertée
- Corridor forestier des grands côteaux (CFGC)
- Implication municipale dans la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic
- Contact
Le schéma d'aménagement et de développement (SAD) d’une MRC est l’outil par excellence pour planifier la prise en compte d’un réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels.. Ce document établit les lignes directrices de l'organisation physique du territoire et les compétences qui sont accordées à la MRC qui sont les plus appropriées pour intégrer des éléments favorables à la connectivité écologique dans l’aménagement du territoire.
Dans ses grandes orientations d’aménagement du territoire, une MRC peut élaborer des lignes directrices en faveur du maintien ou de la restauration de la connectivité écologique. Ces lignes directrices devront être respectées par les municipalités locales dans l’élaboration et l’adoption de plans et de règlements d’urbanisme conformes à celles-ci. Les lignes directrices se traduisent par les grandes affectations du territoire (p. ex. les affectations urbaine, industrielle, de conservation, récréative, forestière, agricole) dont l’objectif premier est de définir l’utilisation du sol. Cette utilisation est encadrée par des dispositions normatives ou discrétionnaires consignées au document complémentaire pour assurer une coexistence harmonieuse des usages.
MRC de la Vallée-du-Richelieu
Dans son SAD, la MRC de la Vallée-du-Richelieu a ajouté à ses composantes du territoire une aire d’affectation « Conservation ». Elle est divisée en trois types :
-
Le type 1 comprend l’ensemble des lieux prioritaires à protéger, dont les écosystèmes forestiers exceptionnels, les refuges fauniques, les zones de conservation écologique et les îles de la rivière Richelieu. Les usages autorisés sont orientés vers la protection de ces milieux naturels et leur mise en valeur;
-
Le type 2 comprend les boisés d’une superficie égale ou supérieure à 1 ha s’inscrivant dans un corridor écologique ou ceux adjacents au type 1. Les usages autorisés sont orientés vers le maintien et la régénération du couvert forestier et des attributs écologiques dans une perspective de développement durable;
-
Le type 3 comprend les boisés d’une superficie égale ou supérieure à 1 ha ne s’inscrivant pas dans un corridor écologique. Comme le type 2, les usages autorisés sont orientés vers le maintien et la régénération du couvert forestier et des attributs écologiques dans une perspective de développement durable.
Grâce à cette catégorisation, illustrée à l’annexe F de son SAD, la MRC de La Vallée-du-Richelieu permet une gradation des usages autorisés dans cette affectation. Cela permet donc d’autoriser une variété d’usages compatibles à l’objectif de conservation et de connectivité.
À la suite de leur Plan régional des milieux naturels en 2022, la MRC a adopté le RCI 89-22 pour la protection d’un territoire d’intérêt écologique à Carignan.
Ce RCI prévoit que, sauf exceptions, il est interdit d’ériger ou de permettre que soit érigée une construction, de réaliser ou de permettre que soit réalisé un ouvrage, des travaux ou toute activité, et de réaliser une opération cadastrale dans le territoire d’application du règlement.
MRC Vaudreuil-Soulanges
La MRC vise la création et la consolidation d’un vaste corridor boisé appelé au SAD le « Corridor vert de Vaudreuil-Soulanges », de 50 km de long environ. Ce vaste corridor est relié à la trame verte de la communauté métropolitaine de Montréal (CMM) ainsi qu’au corridor ontarien. Ce vaste corridor comprend des noyaux d’habitats, tel que le Mont Rigaud qui, en raison de sa superficie, constitue un maillon essentiel, ainsi que des corridors écologiques.
Le SAD vise l’élaboration d’une stratégie régionale pour la délimitation précise du Corridor vert et la gestion des interventions à l’intérieur de celui-ci.
Il introduit également auprès des municipalités des exigences pour maintenir le Corridor vert de Vaudreuil-Soulanges, assurer sa connectivité et protéger sa biodiversité.
Ces exigences se traduisent notamment par :
-
L’introduction de dispositions relatives à la protection des arbres et des boisés à l’intérieur de aires d’affectation de la zone agricole par les municipalités;
-
L’introduction de normes, objectifs et critères par les municipalités dans la réglementation d’urbanisme pour maintenir le Corridor vert, assurer la protection des écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE) et d’autres corridors écologiques et limiter les effets « bordure » en établissant des zones tampons;
-
La mise en œuvre des mesures de conservation pour deux lots faisant partie du Corridor vert dans le projet de développement du pôle agroalimentaire pour la ville de Rigaud;
-
L’introduction de dispositions liées à des mesures d’exceptions pour se soustraire aux seuils minimaux de densité en périmètre d’urbanisation pour deux secteurs de la ville de Saint-Lazare. Ces dispositions se déclinent entre autres par une planification de type Growing Greener ou lotissement en grappeLe Growing Greener ou lotissement en grappe fait référence à la densification afin de protéger les milieux fragiles, les habitats fauniques et éviter la fragmentation du milieu naturel., des dispositions relatives à l’abattage d’arbres, l’élaboration d’un plan de conservation des milieux naturels et dont la mise en œuvre doit être assurée par la règlementation d’urbanisme.
Le SAD introduit des affectations de « conservation » pour reconnaître les espaces non occupés ou très faiblement occupés voués à la protection de milieux naturels sensibles et y établit les usages permis:
-
Aire de conservation de type 1 (CONS-1) :
-
Les usages visant la conservation des milieux;
-
Les usages commerciaux de type centre de plein air notamment.
-
-
Aire de conservation de type 2 (CONS-2) :
-
Les usages récréatifs extensifs;
-
Les usages visant la conservation des milieux;
-
Les usages agricoles ne portant pas atteinte au milieu naturel.
-
-
Aire agricole de conservation (A-CONS) qui permet de reconnaitre les espaces situés en zone agricole et qui présentent un grand intérêt d’un point de vue écologique
-
Les usages agricoles ne portant pas atteinte au milieu naturel;
-
Les usages non agricoles suivants : usages récréatifs extensifs et usages visant la conservation des milieux sous réserve d’une autorisation ou d’un avis de la conformité de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ).
-
MRC d'Argenteuil
Le concept d’organisation spatiale et de développement qui guide la gestion du territoire est composé de divers éléments dont « un réseau de milieux naturels interconnectés composé de noyaux de conservation et de corridors écologiques afin de préserver la biodiversité argenteuilloise » (SAD, p. 57). Ce concept intègre ainsi le réseau écologique, les milieux naturels et les corridors écologiques. À l’intérieur de ce réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels., on trouve entre autres plusieurs habitats fauniques qui ont un statut légal de protection et des réserves écologiques. La carte 3 de l’annexe B illustre ce concept
Le SAD encadre également les projets intégrés dans les affectations résidentiel-villégiature et rural. L’objectif vise la densification de zones à l’extérieur du périmètre urbain pour consolider certains secteurs déjà construits.
L’article 114 au document complémentaire présente les objectifs et critères qui s’appliquent au réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels.. Cet article regroupe des objectifs généraux, des objectifs spécifiques, des critères visant l’organisation du projet de développement, des critères visant la protection et la mise en valeur du milieu naturel et à grande valeur écologique, des critères visant l’aménagement des terrains.
Le SAD comprend une affectation « Conservation intégrale » et une seconde « Conservation ».
-
L’affectation « Conservation intégrale » comprend les réserves écologiques reconnues par le MELCCFP et l’aire de concentration des oiseaux aquatiques. Cette affectation a pour vocation la conservation des espèces fauniques et de leurs habitats. Hormis les activités liées à l’écotourisme, les autres usages sont interdits.
-
L’affectation « Conservation » vise certains secteurs en particulier, qui sont nommées au SAD et elle autorise de façon prioritaire la conservation des espèces. Toutefois, l’usage résidentiel de faible densité peut être autorisé.
-
L’ouverture de nouvelles rues est interdite. Cependant, un projet de développement domiciliaire peut être autorisé pour lequel un plan d’aménagement d’ensemble ou un plan d’implantation et d’intégration architecturale devra être soumis. Dans un tel cas, un avis du ministère du MELCCFP doit accompagner toute demande de projet.
Le SAD comprend une cartographie des habitats floristiques et fauniques sous la juridiction du MELCCFP et d‘Environnement et Changement Climatique Canada (ECCC), ainsi que des espèces à statut (carte A du SAD et annexe B règlement numéro 68-26-21). Certaines dispositions au document complémentaire sont prévues pour la protection des habitats fauniques. Par exemple, le SAD exige que les municipalités se dotent d’indicateurs de performance environnementale, notamment pour la protection du ravage du cerf de Virginie.
MRC de Nicolet-Yamaska
La MRC de Nicolet-Yamaska fut la première au Québec à instaurer une bande riveraine plus large que le minimum de 3 mètres demandé par le gouvernement en zone agricole. Dans son SAD, la largeur demandée en zone agricole est de 10 mètres le long des cours d’eau les plus importants de la MRC, soit les rivières Bécancour, Nicolet et Saint-François.
Il est reconnu que les espèces vont suivre naturellement les rives pour se déplacer, ainsi des rives larges et naturelles favorisent la connectivité écologique. Outre la connectivité riveraine, c’est aussi la qualité de l’eau qui va profiter d’une telle mesure.
Le contrôle intérimaire est un pouvoir exceptionnel qui permet d’agir immédiatement et pendant un temps limité sur l’aménagement du territoire. Il permet de régir le lotissement, la construction ou les nouvelles utilisations du sol lors de l'élaboration, de la modification ou de la révision des outils de planification pour s’assurer que les futures orientations ne soient pas mises à mal par la réalisation de projets ou pour empêcher l’amplification de certains problèmes.
MRC des Moulins
Le RCI 140R2 est applicable sur une partie du territoire de la MRC. Il s’agit de règlementer les usages permis et les normes pour les boisés et corridors forestiers identifiés au Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) (carte à l’annexe A du RCI). Ce RCI encadre l’abattage d’arbres, les activités sylvicoles (art. 3.1), les nouvelles utilisations du sol et les constructions (art. 3.2). Les constructions résidentielles peuvent être autorisées dans des cas spécifiques, par exemple autour de deux secteurs périurbains nommés, pour donner suite à des avis de conformité de la CPTAQ, à l’intérieur d’un ilot déstructuré et pour lequel notamment l’art. 59 de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA) est applicable. Dans des cas de constructions résidentielles, des normes de déboisement sont applicables.
MRC de Brome-Missisquoi
Alors que le Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) constituait une demande du gouvernement, la MRC de Brome-Missisquoi a intégré à cet exercice les milieux terrestres et a réalisé un Plan régional des milieux naturels (PRMN), à partir de la méthodologie des basses-terres du Saint-Laurent.
L’analyse a permis de faire ressortir les milieux forestiers d’intérêt, classés selon 4 niveaux et les milieux humides d’intérêt, classés selon 3 niveaux. De cette analyse, 7 objectifs de conservation ont été établis dont deux qui sont d’intérêt pour la protection du réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels.. Ces deux objectifs sont les suivants :
-
Préserver l’ensemble (100 %) des milieux humides et hydriques d'intérêt et limiter l’impact du développement sur les milieux naturels en freinant leur fragmentation en zone de villégiature ;
-
Maintenir et améliorer la biodiversité et la connectivité sur le territoire, tout en augmentant l’accessibilité aux milieux naturels à la population.
Pour amorcer la mise en œuvre du PRMN, le RCI 07.0823 a été adopté.
Ce RCI a deux objectifs, soit assurer le maintien des milieux humides d’intérêt et éviter la fragmentation à l’intérieur des secteurs forestiers d’intérêt exceptionnel (ceux de niveau 1). En termes de superficie, il s’agit de près de 15 000 hectares de milieux humides et plus de 15 000 hectares de secteurs forestiers couvrant certains des derniers grands massifs boisés d’importance dans le sud du Québec (grands noyaux d’habitat du réseau écologique).
Concernant les milieux humides, le RCI interdit les remblais ou les déblais dans ces milieux d'intérêt (sauf certaines exceptions) et rend obligatoire la réalisation d’une étude de caractérisation écologique préalablement à tout projet de construction ou de lotissement situés à moins de 30 mètres d'un milieu humide d'intérêt.
Concernant les milieux terrestres, le RCI interdit de prolonger ou d’aménager des rues ou de réaliser un projet d’ensemble résidentiel (plus d’un bâtiment principal résidentiel) à l’intérieur des secteurs forestiers visés (niveau 1) et rend obligatoire une étude de caractérisation écologique préalablement aux projets de construction s’il y a un déboisement de plus de 500 m2 à l’intérieur des secteurs forestiers de niveau 1.
Communauté métropolitaine de Montréal (CMM)
Lors de l’entrée en vigueur du PMAD en 2011, la CMM avait un objectif de 17 % de protection du territoire. Le PMAD stipule que la protection des boisés, des corridors forestiers et des milieux humides constitue des conditions essentielles au maintien de la biodiversité de la région.
En 2021, face à la pression démographique, la CMM analyse la viabilité de l’habitat de huit espèces à statut. Cette analyse montre que les habitats sont fortement menacés.
La CMM adopte un RCI 2022-96 concernant les milieux naturels qui a pour effet d’interdire toute construction, tout ouvrage, tous travaux ou toute activité dans les milieux terrestres et humides d’intérêt métropolitain ciblés par la CMM et dans l’habitat de la rainette faux-grillon, sauf exceptions prévues.
Ce règlement cible un total de 53 435 ha qui font désormais l’objet de mesures de conservation.
Ces milieux sont composés de 42 835 ha de milieux terrestres, de 11 604 ha de milieux humides et de 3 313 ha d’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest, soit l’ensemble de l’habitat de cette espèce dans le Grand Montréal. Il s’agit d’ailleurs de la première fois dans l’histoire du Québec que l’habitat de cette espèce menacée d’extinction est ainsi cartographié et visé par des mesures de conservation dans un outil d’aménagement.
Ville de Sherbrooke
Comme d’autres MRC, Sherbrooke s’est saisi de l’opportunité liée à l’exigence d’élaboration du PRMHH pour intégrer les milieux boisés à ce travail. Sherbrooke a ainsi déposé en 2023 et adopté en 2024 son Plan Nature illustré dans une carte interactive.
L’objectif du Plan nature est de conserver 45 % du territoire de Sherbrooke en milieux naturels.
Les objectifs visent à conserver :
-
93 % de la superficie totale des milieux humides;
-
40 % du territoire en milieux boisés (ou 83 % de la superficie de milieux boisés);
-
25 % du territoire en couvert boisé interconnecté;
-
Les espèces et les habitats à haute valeur écologique.
Le RCI 1274, modifié par le règlement 1274-1, visant la protection des milieux naturels d’intérêt pour la conservation a été adopté en 2023.
Ce RCI prévoit une protection des milieux humides et de leur aire d’influence de 15 m (appelée bande de protection lorsque caractérisée), ainsi que des milieux boisés d’intérêt et des écosystèmes ou habitats particuliers.
Ce règlement prévoit une interdiction générale d’ériger une construction de réaliser un ouvrage, une activité ou des travaux. Des exceptions sont prévues, notamment :
-
Un empiètement dans la bande de protection d’un milieu humide (15 m);
-
Un agrandissement d’un ouvrage ou d’un bâtiment principal;
-
Des constructions possibles lorsque les travaux ne peuvent raisonnablement être réalisés ailleurs sur le terrain;
-
Une superficie de déboisement maximale pour un bâtiment agricole;
-
Des travaux prévus dans un plan projet de lotissement pour lequel une grille d’analyse environnementale a été déposée.
Certaines MRC ont saisi l’opportunité liée à l’élaboration du PRMHH pour intégrer les milieux naturels terrestres et réaliser un plan régional des milieux naturels (PRMN).
MRC de l’Assomption
La MRC de l’Assomption a travaillé avec l’organisme Habitat pour cartographier leur réseau écologiqueLe réseau écologique est composé de milieux naturels, qui sont des habitats d’espèces fauniques et floristiques et des corridors de connectivité qui relient les milieux naturels. dans le cadre de l’élaboration de leur PRMN.
Cet exercice a permis notamment de réaliser une évaluation du potentiel de restauration, via le reboisement, des milieux en friche dans le but de rétablir la connectivité. Habitat a ainsi identifié les friches qui jouent un rôle important dans l’amélioration de la connectivité écologique sur le territoire de la MRC.
La concertation des différents acteurs est d’intérêt quand il s’agit de traiter d’un enjeu en particulier. Les acteurs peuvent regrouper des instances municipales et également d’autres partenaires de la société civile.
Corridor forestier des grands côteaux (CFGC)
Le corridor forestier des grands côteaux (CFGC) est bordé par la rivière des Mille-Îles. Il s’étend sur une superficie de 67 749 hectares, dont 28 350 hectares de milieux boisés. Une partie de ces boisés sont localisés dans la CMM et constituent 24,6% de l’ensemble des bois du territoire métropolitain.
Le Corridor forestier du Grand Coteau a été reconnu par plusieurs MRC et villes qui ont choisi de s’impliquer pour réaliser une planification régionale d’aménagement pour préserver ou restaurer la connectivité des milieux naturels, contrer la fragmentation et la disparition d’habitats de plusieurs espèces fauniques et floristiques.
Cette démarche concertée vise à reconnaitre ce corridor comme une entité structurante de la ceinture et trame verte et bleue. Les MRC et les villes qui collaborent au Plan d’action régional en gestion des milieux naturels sont les suivantes : MRC de L’Assomption, MRC de Montcalm, MRC Les Moulins, MRC Mirabel, ainsi que les villes de Blainville, Lorraine, Mascouche, Terrebonne et Sainte-Anne-des-Plaines. Ce projet est soutenu par l'organisme Nature-Action Québec.
Implication municipale dans la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic
La Ville de Sherbrooke, ainsi que les 14 municipalités de la MRC du Haut-Saint-François et 18 municipalités de la MRC du Granit font partie de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic (RICEMM), qui visent la protection du ciel étoilé et des écosystèmes nocturnes.
Dans son SAD, la Ville de Sherbrooke rappelle les gestes posés dès 2007 avec l’adoption du RCI 395 relatif à la protection du ciel nocturne qui avait pour objet de :
-
Réglementer les équipements d’éclairage et les sources lumineuses;
-
Préciser les quantités de lumière permises en fonction des diverses utilisations du sol;
-
Prescrire des normes pour les enseignes lumineuses.
Le règlement de zonage de la Ville de Sherbrooke consacre une section sur le contrôle de la pollution lumineuse. Les objectifs mentionnés sont entre autres :
-
La réduction des impacts des dispositifs d’éclairage sur le voilement des étoiles et sur la santé humaine;
-
La réduction de la lumière intrusive et de l’éblouissement;
-
La sécurité de la population;
-
La réduction des impacts sur la faune.
Les dispositions comprennent notamment :
-
La couleur de la lumière;
-
La quantité de lumière;
-
La quantité de lumière au sol selon les usages;
-
La période d’éclairement;
-
L’orientation du flux lumineux.
L’éclairage des enseignes est également règlementé dans le chapitre relatif à l’affichage.
Les MRC du Haut-Saint-François et la MRC du Granit ont adopté respectivement le RCI 469-18 relatif au contrôle de l’éclairage extérieur et le RCI 2020-11 sur la protection du ciel étoilé.
Les territoires d’application sont divisés en deux zones pour la MRC du Haut-Saint-François et en trois zones à la MRC du Granit.
Les dispositions liées à l’éclairage des deux RCI touchent, tout comme la ville de Sherbrooke :
-
La couleur de la lumière;
-
L’orientation du flux lumineux;
-
La période d’éclairement;
-
La quantité de lumière.
Ces dispositions visent l’harmonisation des normes avec les partenaires de RICEMM.

Contact : info@corridorappalachien.ca